Pour quelques pas m’est venu très rapidement quant au contexte bien particulier auquel ma sœur faisait face, le passage de ses concours de danse. D’un jeu d’ombres et de lumières percutant et incisif rappelant ostensiblement l’expressionnisme allemand, je tente de représenter l’aliénation de mon personnage et l’environnement hostile dans lequel il évolue. J’ai par cette intention artistique l’envie de représenter ce poids inhérent que l’on se doit porter à ce si jeune âge, plus précisément représenter cette difficulté à le surpasser et à en faire une force. Le médium qu’est la danse a donc été plus que pertinent. Elle ne s’attribuait plus le rôle d’actrice et se perdait dans cette frénésie infinie. La danse étant « son art », elle extériorisait et se liait plus aisément à ma caméra et par prolongation à moi, rendant la performance plus vraie. Dans cet espace scénique délimité que je lui proposais, elle pouvait ainsi entreprendre la danse de sa vie et en explorer toutes les aspérités.