Sur la forme

Film muet mais très sonore, burlesque, avec des personnages clownesques et bien campés – influence Tati, Zig et Sharko, Isi et Là…

Découpage simple, caméra épaule, gros plans sur les visages, les expressions. Montage qui joue volontairement sur des plans longs, on s’attarde sur le côté rituel, les gestes, les expressions et intentions des visages. Même la bagarre est filmée sans effet, en plan fixe, sans accélération, le temps est comme suspendu.

Si le temps est avec nous, on jouera la chaleur accablante, les volutes de chaleur dans la prairie quand le tracteur arrive au loin…

Les personnages

Mise en avant des corps, très présents, expressifs :

– Le vieux, d’abord Napoléonien, marmonnant sans cesse sa mauvaise humeur, menton haut, petit bide, puis qui flanche, tombe les épaules, se recourbe et pleurniche. Habillé comme un clochard milord, équipé d’une canne, il porte beau ses fringues mitées.

– Le jeune sec, taillé, à la fois speed et ahuri, aux grands yeux naïfs, le nez en l’air, les bras ballants, d’abord courbé, au service dévoué du vieux, puis qui se redresse, décide de prendre les choses en main quand celui-ci flanche. Il n’a pas grand chose sur le dos, un tricot de peau taché, un pantalon de costume un peu trop court, des godillots troués.

– L’ouvrier agricole, par nature méchant, guidé par ses pulsions, tendance meurtrier en série. Fort physiquement, sale, dents noires, Gitane maïs vissée au coin des lèvres. Il porte une salopette de travail ouverte sur sa poitrine tatouée à la mano lors d’un séjour en centrale (une magnifique sirène sur son rocher), et un short avec des crocs ou des Birkenstock.