Dernier Souffle

Tom reprend conscience. Il est attaché à une chaise, bâillonné, mains et pieds liés. Devant lui se dressent trois hommes à la carrure impressionnante. Tom apeuré, remarque qu’il a été kidnappé dans une cave.

ÉCRIT ET RÉALISÉ
MANCHETTE Mia
DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE
GIRARD William
COMÉDIENS
FROGET Célia
ANSELMI Mickael
KARAMOKO Lasina
BUCHARD Léandre
ASSISTANTE RÉA
LESNE Angélie
CADREUR
BARALE Louis
CHEF ÉLECTRO/INGÉ SON
HENRIOT Emeric
PERCHMAN
BUCHARD Léandre
CHEF DECO
FAULCONNIER Lisa
MAQUILLEUR
DELBOUIS Kyllian
MONTAGE ET MIXAGE SON
MANCHETTE Mia
ASS. PLATEAU
MANCHETTE Amelia
RÉGIS
HEADLINE Doug et BAJARD Sophie

Premier Souffle ou Dernier Souffle, j’ai longtemps hésité sur le titre de ce court métrage. Le premier sonnant comme la naissance d’une vie et le second comme sa finalité.
Et puis, je me suis dit :
« Je ne veux pas que ce court apparaisse dès la lecture de son titre, comme quelque chose de positif, car cette histoire commence et se finie de la même façon ».

En effet, je raconte ici un féminicide qui s’ensuit d’un parricide. L’idée de cette boucle temporelle est très présente dans ce court métrage.
C’est comme si on surlignait les phrases les plus importantes dans un livre. Les flashbacks de Tom reviennent d’une violence inouïe. L’enchaînement de ses souvenirs peut se rapprocher de celle d’un teaser. Mais les détails et la continuité chronologique des séquences prouvent le contraire. Je ne veux pas que le spectateur rentre dans la peau de Tom, plus jeune. Je veux que le spectateur contemple sa dégénération jusqu’au meurtre de Carol, sa femme. De ce fait, le personnage ne suscite ni compassion, ni compréhension pour l’acte qu’il a commit. Ce court met en avant la vulnérabilité de l’homme face à ses propres pulsions, ses pensées coupables (meurtre), ses addictions (alcoolémie, médicaments et cigarette). L’effet de vitesse est donc calculé, pour montrer la facilité et la rapidité à laquelle l’homme peut sombrer ; que la ligne séparant la raison et la folie est très fine. Le film de Fritz Lang, The House near the river, décrit bien cette fatalité et cette idée de boucle temporelle que je mets en avant dans ce court.

Je trouve aussi que maintenant, tout ce qu’on nous montre est très explicite, que ça soit aux infos, à la télé etc… Nous avons la possibilité de voir des images et des vidéos choquantes, partout. C’est pourquoi je pense que le sentiment de malaise, d’un dérangement visuel, procurant cet effet de choc, peut être produite d’une manière plus poétique. C’est d’autant plus fort, plus hypnotique et cela provoquera d’autres émotions, qu’un simple dégout ou une peur abstraite. Pour illustrer mes propos, prenons le moment où Tom étrangle Carol. La lumière joue un rôle essentiel, touchant presque la gamme de couleur du noir et blanc, la lune dessine les ombres contrastées de Tom et Carol, sur le sol et le mur. La caméra finie lentement en un plan topshot, dévoilant le corps de Carol au sol et celui de Tom debout, au dessus d’elle. Nous pouvons prendre pour exemple, qui illustrerait cette dimension poétique dans l’épouvante ou bien même l’horreur d’une séquence, le film Furyo de Nagisa Oshima.

Enfin, je finis avec cette citation : « on récolte ce que l’on sème » car elle démontre parfaitement cette fatalité et cette idée de boucle, de l’homme et de ses actes.

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